mardi 7 juin 2011

Portrait de photographe : Arthur Bensana

Peux tu te présenter en quelques lignes ?

"Je m'appelle Arthur Bensana, je viens de Toulouse et j'ai 22 ans. Je suis sur Épinal depuis un an pour mes études d'ingénieur dans le bois, à l'ENSTIB. Je fais pas mal de chose mais la photo est ma principale passion."

Depuis quand pratiques-tu la photographie ? Comment t’est venue ta passion de la photo ?

"La photographie, au sens courant du terme, je dirais depuis tout petit. Je jouais déjà avec le reflex argentique de ma mère à l'age de 10 ans, à l'époque c'était de saisir l'instant qui me plaisait : avoir le pouvoir de stopper le cours des choses c'est magique. Je travaillais toujours à très haute vitesse, mais j'avais le droit qu'à un seul essai. La photographie « artistique » est venue vers mes 20 ans avec l'acquisition d'un reflex numérique. Le numérique m'a permis de pouvoir tester tout ce que je voulais sans aucune limite et ça a été déclencheur."

Que recherches-tu à travers cet art ?

"Il y l'excitation de saisir le bon moment : attendre ... attendre ... shooter ! Le plaisir de surmonter les difficultés techniques, d'avoir réussi ses réglages pour sublimer cet instant et enfin la joie de communiquer des choses qu'on n'exprime pas avec des mots !"

(si nu artistique) Est ce que la photo de nu artistique a été facile à aborder ?

"J'ai commencé par du nu partiel avec des amies, et mon premier vrai nu fut avec une très bonne amie qui, de son côté, n'avait jamais posé. On s'aidait mutuellement à aborder la chose et ça c'est bien passé. Ce n'est pas évident à comprendre mais dès qu'on a l'oeil dans le viseur, qu'on est occupé par les cadrages, les réglages et la lumière ça ne change plus rien que ça soit une fille nue ou une pomme. Je trouve que la gestion du modèle en général est difficile. Le fait qu'elle soit nue ou non ne change pas grand chose en fin de compte."
Quel conseil donnerais-tu à un débutant en photo ?

"De s'étonner de tout, on s'aperçoit vite qu'une infinité de choses dans ce monde vaut la peine d'être pris en photo et qu'on peut faire de belles images de tout. On peut faire de la photographie créative avec peu de moyen malgré ce que l'on croit, donc "fonce et amuse toi !"

Quels sont les photographes qui t’inspirent ?

"Il y a beaucoup de photographes dont j'aime le travail. Pour en choisir quelques uns je dirais : Cath.An pour ses atmosphères, Serge Tollari pour ses macros, Steve McCurry pour ses reportages, Nick Brandt pour sa photo animalière, Lili Eyes pour ses portraits mode..."

Quels sont tes projets ? 

"Faire de la photo pro m'attire de plus en plus mais je vais quand même finir mes études et en profiter pour continuer de découvrir un peu plus le monde si vaste de la photo, on verra plus tard comment ça évolue. J'aimerais aussi monter un club photo avec la Fédération des Étudiants d'Épinal l'année prochaine."

Si tu n’avais qu’une de tes photos à choisir, laquelle serait-elle ?

"C'est très dur comme question ça ... Si c'est dans le sens "en choisir une parce que toutes les autres disparaitraient" je garderai probablement une photo de Chaussette, ma meilleure amie, ou de ma famille parce que ça reste à mes yeux le plus important dans ce monde. Si c'est dans le sens, "choisir l'unique que l'on présenterait aux autres" Fukushima 2011 est celle que je garderai, j'y ai mis beaucoup de choses dedans, des choses qui me semblent importantes, l'importance du souvenir, de garder l'espoir, de l'amour et de l'entraide. C'est dans ces grandes catastrophes, quand on dépasse l'horreur de la chose qu'on aperçoit ce que l'humain a de plus beau."